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4 ans aprés Cabu....

Par Le 22/12/2018

Bientôt 2019. Janvier 2019. Le 7 janvier 2019.


La sidération des attentats de ce jour maudit de la République est encore et toujours dans la tête de tous ceux qui pensent humanisme, universalisme et laïcité.

Des journalistes, dessinateurs, ont été abattus parce qu'ils étaient journalistes et dessinateurs. Pas aveuglément, comme sur une arche de Noël, ou pendant un feux d'artifices, non! Dans une opération préparée, calculée, initiée par un groupe terroriste qui savait quel serait l'impact d'un tel attentat.

Pour tous ceux qui savaient, qui alertaient sur le radicalisme et la mutation possible de l'idéologie islamiste en action violente, ce jour est un totem. A cet instant, la société a pris en pleine gueule, que ses enfants pouvaient s'allier contre elle-même, que c'en était terminé de la Guignolade du loup solitaire à la sauce Merah, qui servait encore de cache sexe aux discours politiques.

En ce jour est né une forme de complotisme qui nous aurait fait mourir de rire la veille. Un complotisme né et nourri par les réseaux sociaux. Un complotisme lié à un refus de regarder la réalité, de comprendre les évidences de cet attentat ciblé et des conséquences politiques et sociologiques post-traumatiques.

Le complotisme arrive avec la sidération, dans le vide créé par le choc, un déni qui prend forme dans la non-explication logique d'une réalité abominable. On cherche une explication plus grande que soi pour expliquer le détail le plus petit. Et la raison cède aux discours les plus irraisonnés. Il y a forcément une explication cachée à ce que l'on ne peut voir. A ce qu'on ne veut pas voir!

En ce jour est né le piège de l'islamophobie. Le piège qui tient encore la société par le poids du nombre. Le pasdamalgame, qui permettra encore de mourir jusqu'au mois de décembre 2018, sur un marché de Noël à Strasbourg. Oh! On connaissait ce concept d'islamophobie que l'un des dessinateurs avait précisé avant sa mise à mort ce fameux 7 janvier. Charb avait posé la critique de cette arnaque sémantique et idéologique.

Il n'aura pas eu le loisir d'en voir la déclinaison politique et idéologique qui suivit l'attentat de l'abattoir de la liberté de conscience. La France du déni a été prise au piège de sa propre résilience. Les représentants religieux et les petits imams médiatiques n'ont eu de cesse de faire taire les critiques de cet islam franco-francais qui avait permis que naisse le djihad en son sein.

Le padamalgame, comme dernier rempart avant l'accusation d'islamophobie. Voilà ce qui a empêché une discussion de masse sur la place de l'islam en France, sur le radicalisme de pensée, sur la façon de réduire l'impact des influences dhjiadistes.
Ces deux sarcophages de la pensée collective ont été anonés par une presse sous le choc, des politiques sans réponses et des citoyens cherchant leur résilience dans un humanisme de circonstance.

Un simple mot, padamalgame, a fait défiler jusqu'à des futurs dictateurs sur les champs Élysée. Bien sûr que le déisme n'est pas un problème. Inutile de convoquer la terre entière pour le faire savoir. Qui peut avaler que tous les croyants musulmans soient des tueurs? Quand un simple croyant demande à ne pas être assimilé à un dhjiadiste, il est raisonné de l'entendre, sans en faire une victime .

Mais c’est bien l'islamophobie comme concept qui pose un problème. La critique de ce qui conduit au meurtre de masse ne serait pas légitime? Bien sûr que si! C'est même vital, mais opposable par le clergé musulman et les légions de trolls islamocompatibles, incapables de mettre le doigt sur les ressorts qui déclenchent la haine du non-musulman, de l'organisation sociale des non-musulmans.

Il y a même des chaires de sociologie qui font le plein pour expliquer que tout ceci n'est pas lié aux mots du Livre, aux prêches, aux interprétations que l'on donne du texte sacré, mais lié à des causes sociales, au mal être de la société, au manque économique d'une partie de la société. Que ce sont ces causes qui créent des conditions de repli dans une communauté de pensée radicale qui passe à l'acte sur des injonctions de groupes terroristes hors sol! Voilà ce que cache l'accusation d'islamophobie.

Il faut rappeler que l'islamophobie n'est pas un délit. Sauf dans la Charia où la simple critique de la règle vaut fatwa! L'islamophobie est un droit, contenu dans la liberté de conscience que les journalistes de Charlie Hebdo assassinés portaient comme un étendard. Que c'est sans aucun doute une fatwa qui a causé leurs morts. Que c'est le concept originel de l'islamophobie de la Charia qui a permis le passage à l'acte des assassins de Liberté.

4 ans après Cabu, rien n'a changé. Les fatwas contre les "islamophobes" ont toujours cours. Démultipliées par les réseaux sociaux, elles appellent encore à tuer la liberté au nom des principes de non-critique de l'islam. Le danger de cette chappe de plomb idéologique est de passer à côté de l'essentiel. Les idéologies doivent être soumises aux règles communes, à la critique afin que chacun puisse faire le choix de la raison plutôt que de s'obliger à la peur.

Nous sommes à un palier profond. Pour échapper à la critique et aux accusations d'islamophobie, l'Etat souhaite réformer le cadre légal de la loi 1905 et reconnaître l'islam comme religion républicaine. Ce serait l'erreur du siècle. Déjà parce que les questions de radicalisme ne sont pas réglées, à peine discutées. Ensuite parce que la société va réagir, et en premier lieu , les français musulmans qui vont refuser que leur identité soit soluble dans les préceptes d'un clergé qui ne règle pas le fond au profit d'une forme politique sirupeuse.

Être républicain impose des droits et surtout des devoirs. Des devoirs légaux, et moraux.
Manifestement le devoir moral ne fonctionne pas. De l'imam de Toulouse, aux écoles coraniques du nord, on sent bien que seule la loi républicaine peut régler le problème. Le clergé musulman en est incapable. Ce clergé musulman ne prend pas non plus position dans les fatwas numériques qui pèsent sur une citoyenne comme Zineb el Rhazoui, déjà condamnée à mort sur la base d'un précepte religieux.

Sans refonte de l'islam, il est visible que les musulmans se mettent en danger de conscience, en danger de mort. Toute critique raisonnée les conduira au sabre, ou à la vindicte populaire, sous la protection de l'État. Il en sera de même pour toutes les critiques citoyennes en direction des déclinaisons sociales qui ne manqueront pas de s'imposer à la société française, par des citoyens français de toutes consciences.


4 ans après Charb, nous n'avons jamais été aussi près de basculer dans un monde qui privilégiera l'idéologie à la raison, qui édictera des règles non conformes au développement de la société, qui empêchera de dire ou de penser sa propre vie sans être accusé des pires maux, sans devenir une cible.

4 ans après Charlie....

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