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                                                                        Association Esprit Laïque, Reims, le 9 avril 2021

Mesdames et Messieurs les sénateurs,

L'association Esprit Laïque soutient toute loi confortant les principes républicains. Malgré quelques réticences de fond nous pensons que ce texte va dans le bon sens, et qu'il vise l'apaisement de la France face à la pression exercée sur la société civile par des groupes d'intérêts idéologiques.

Depuis les terribles événements de l'année 2015, nous avons eu la douloureuse démonstration que la simple loi de 1905 ne suffisait plus pour combattre l'esprit clérical et cléricaliste que souhaitaient les tenants d'un islam politique sous l'impulsion d'idéologues belliqueux et invasifs.

Les démarches qui consistent à faire reconnaître des particularismes culturels spécifiques en mettant sous pression la société sur des sujets tels que le voile, le burqini, la gestion des associations cultuelles, en mêlant confessions et actes civils, utilisent toutes les failles légales de la loi de 1905.

Ces failles légales de la loi de séparation des églises et de l'Etat sont désormais très claires, comme la limitation des libertés de l'ensemble de nos concitoyens par l'emploi du très controversé "concept d'islamophobie" et les revendications de droits spécifiques appliqués aux seuls musulmans en dépit du principe d'égalité entre tous les citoyens.

Par là même, nous soutenons l'action du Sénat qui vise à ouvrir de nouvelles perspectives légales qui viendraient rehausser le texte proposé par le gouvernement. En effet, l'arsenal législatif discuté au Sénat propose d'être plus offensif sur les points qui fracturent l'opinion sur des bases politiques cachées derrières des revendications religieuses qui ne devraient pas concerner la société civile.

Le culte ainsi que toutes formes de revendication cultuelle n'ont pas à être discutés par les assemblées de l'état : c'est l'essence même de la loi de 1905.

La République ne reconnait aucun culte et, en ce sens, elle refuse d'être l'arbitre du fait religieux. Toutefois, et selon le principe de liberté de conscience qu'elle défend, elle protège la liberté de pratique du culte à la seule condition que l'ordre public soit garanti.

Il est donc normal et logique que le Sénat soumette des aménagements de la proposition de loi du gouvernement, afin de garantir à tous les citoyens un apaisement et l'assurance d'une tranquillité publique collective.

Il est essentiel que l'apaisement de la société et le rétablissement de l'ordre public passe par des textes qui couvrent les limites du titre V (livre de police) et par une répression des actes anti-républicains causés par les tenants des cultes ou de leurs ministres.

Nous demeurerons néanmoins vigilants quant au respect de l'esprit et de la lettre de la loi telle que défendue par ses fondateurs en 1905.

Consciente de la lourde charge, qui consiste à équilibrer une loi décriée et disputée par des forces réactionnaires et idéologiques, l'association Esprit Laïque vous assure, Mesdames et Messieurs les sénateurs, de son soutien républicain et souhaite que le retour à une société apaisée, laïque, indivisible et fraternelle soit de nouveau la règle pour tous.

Par vos propositions, vous ancrez ainsi la vision d'Aristide Briand dans le XXI -ème siècle.

Mesdames et Messieurs les sénateurs, veuillez recevoir l’expression de notre respect le plus républicain.

Richelet Rémi, président de l’association Esprit Laïque.

07.69.97.49.64

espritassoc@gmail.com

 

Découvrez le site décompléxé qui vulgarise la Laïcité!!!!

 

Tak, tak, tak, Allah Akbar, tak, tak tak!

Voilà en substance les derniers bruits de ce jour de janvier ! Un bruit fort, le bruit fort de la mort. Le bruit de l'assassinat mécanique. Les bruits des assassinats au nom de Dieu, du Dieu des musulmans.

Charlie, Hyper Cacher….

Le procès de ces jours de 2015 débute et va durer deux mois. Deux mois pour comprendre les choses qui nous ont conduits à changer profondément nos vies, nos façons de vivre, et pour certains de mourir.

C'est le procès des hommes morts d'avoir tué des journalistes et des juifs, des civils et des policiers, le procès des complices de ce massacre au nom d'un califat aujourd'hui éparpillé de par le monde.

C'est le procès pour comprendre comment et pourquoi des gens sont morts, pour parler des terroristes abattus, et juger des complices en fuite lors du premier attentat de 2015. Il ne sera question que de la condamnation de quelques hommes, mais sans pouvoir juger l'idéologie dont ils ont été les terribles exécutants. On ne juge que les Hommes vivants dans nos tribunaux, pas les idées, ni les courants politiques, les croyances ou les orthodoxies.

Mais pour juger il faut démontrer minute par minute, heure par heure, rouvrir la plaie de ces jours de janvier. Tous, nous avons été saisis par l'acte, par la facilité de l'acte, par la puissance de l'acte. Tous nous nous souvenons où nous étions à l'annonce de l'attentat islamiste qui a décimé tant de personnes. Ces quelques jours nous ont fait basculer dans un monde dangereux où nos propres libertés nous exposent à la mort.

Charlie c'est l'expression de nos libertés. Ils sont morts d'avoir affirmé nos libertés. Pas pour des dessins ou des prises de position. Non, ils sont morts parce qu'ils représentaient nos libertés. Celle de nos opinions, celle de notre presse, celle de nos consciences. Ils sont morts au nom de la religion, manipulée par une politique internationale qui tend vers une forme de suprémacisme musulman par le bruit et la fureur, par le djihad armé.

Ce sera le procès de djihadistes français, mais pas du djihad. Le procès des porte-flingues français d'un fascisme terroriste mondial, d'une hégémonie qui continue partout en France de nourrir des esprits manipulables, qui constituent le terreau de la mort contre les libertés.

La cible, c'est nous tous. Leurs cibles, c'est vous, moi.

Ce sera le procès des terroristes vivants, le procès de leurs complices vivants, mais pas de ce qui a conduit au terrorisme.

Ce ne sera pas le procès de ceux qui ont justifié ces crimes, ni de ceux qui ont relativisé ces crimes, ni de ceux qui ont toléré ces crimes au nom de leurs idéologies politiques, leurs opinions religieuses, ou parfois au nom de leur lâcheté intellectuelle.

Ce ne sera pas le procès des "pasdamalgamistes", des ''je suis Charlie mais'', ni de ceux qui ont toléré que les victimes de Charlie ou de l'Hyper Casher soient mises sur le banc des accusés, avant même de questionner le terrorisme, le djihad armé ou Daesh.

Ce ne sera pas le procès de ceux qui ont accusé la République, la laïcité, la France ou la Nation d'avoir armé des français contre la France.

Ce ne sera pas le procès de ceux qui ont accusé l'opinion d'islamophobie, de racisme, ni de ceux qui ont exigé des français une résilience bon teint, dans le déni du stress post-traumatique lié à ces journées mortelles.

Ce ne sera pas non plus le procès de ceux qui ont politiquement étouffé les bruits sourds des prémices de la division entre les citoyens, et muselé toute critique de ce qui conduira à un certain 14 juillet ou un 13 novembre.

Ce ne sera pas non plus le procès de ceux qui ont retourné leur veste, qui ont thésaurisé la haine, qui ont essentialisé l’immense majorité des croyants, qu’évidemment personne n’imagine être en collusion avec Daesh.

Ce ne sera pas non plus le procès de ceux qui ont retourné des citoyens contre la République, contre la France, en les persuadant d'être victimes d’islamophobie ou de blasphème.

Parce que ce sera le procès du blasphème, de la liberté de conscience, de la liberté d'opinion. C'est de cela que va traiter ce procès. D'une tuerie qui revendique que le blasphème soit vengé par les armes, que la liberté de conscience - dernier rempart contre la folie religieuse - soit anéantie, et que l'opinion et le débat d'opinion fassent silence dans le sang.

C'est celui-là le procès qui s'ouvre dans le pays des libertés fondamentales, celui des assassinats mâtinés d'antisémitisme violent, contre la liberté, contre la République. Des assassinats au nom d'un fascisme qui se terre au sein d’une sous-nation dirigée par Dieu et ses préceptes.

Un fascisme qui instrumentalise des citoyens en parlant en leur nom sans les consulter. Un fascisme qui parle au nom des croyants en les privant de leur statut de citoyens.

À l'issue de ce procès nous saurons ce qui c'est passé à la minute, mais nous n'aurons rien appris sur ce que cette idéologie fasciste, qui pourrit depuis les caves les plus obscures de la société post-Charlie jusqu'à la tête de l'État, aura provoqué comme scissions ou séparatismes.

Car pendant que nous jugerons des individus, les idées, elles, continueront de se propager jusqu'aux futurs procès d'autres assassins, formés de l'autre côté du gouffre qui sépare la République du fascisme islamiste.

Toute la question de ce procès sera de savoir si nous sommes encore libres de dire, d'écrire, de dessiner, d'exposer notre opinion, de la nourrir ou de la faire vivre, alors qu'on sait qu’en face se prépare sûrement une réponse sanglante au nom de Dieu.

La question sera de savoir si collectivement, animés par le feu sacré de nos libertés de citoyens de la République, nous serons encore assez unis pour les défendre.

La question sera de savoir si nos libertés guident toujours nos pas, et si elles pourront continuer de le faire.

Mais au moins nous saurons ce qui s'est passé ces jours maudits, où nos concitoyens sont morts au nom de Dieu, dans le tak, tak, tak et aux cris d'Allah Akbar.

Nous ne saurons pas ce qui se trame aujourd'hui à notre insu, ni de quoi l'avenir sera fait. Mais nous saurons comment la guerre psychologique se transforme en assassinat. Nous saurons comment se prépare un assassinat.

Mais nous ne saurons pas si nous sommes en guerre, si nous allons déclarer une guerre et surtout si nous sommes assez nombreux pour la gagner.

À l'issue de ce procès nous saurons s’il est encore possible de se déclarer libres.

Mais nous ne saurons pas si nos libertés ont un avenir. Nous ne saurons pas si le fascisme a un avenir. Nous ne saurons pas si être Charlie suffira à préserver nos libertés.

Ce que nous saurons c'est qu'être Charlie, c'est marcher avec nos morts aux côtés des libertés que nous chérissons, aux côtés de la République, de la laïcité, aux côtés de tous les citoyens qui ne souhaitent pas la mort de nos libertés, celle de nos consciences, ou la nôtre.

Il est temps pour la justice de statuer sur les événements de janvier 2015. De juger les Hommes. De répondre aux questions soulevées par la perte de nos libertés.

Mais il est aussi temps de questionner l'avenir, car ce procès ne le fera pas. Mais nous, nous le devons aux morts de Charlie, à la policière abattue, aux juifs de l'Hyper Casher, tous assassinés au nom de Dieu, dans le bruit du tak, tak, tak, mais bien plus libres que nous ne le sommes aujourd'hui.

Pour toujours et à jamais,

Nous sommes Charlie,

Je suis Charlie.

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Lettre au Sénat 9avril 2021

Association Esprit Laïque, Reims, le 9 avril 2021 Mesdames et Messieurs les sénateurs, L'association Esprit Laïque soutient toute loi confortant les principes républicains. Malgré quelques réticences de fond nous pensons que ce texte va dans le bon sens, et qu'il vise l'apaisement de la France face à la pressio
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L'observatoire de la laïcité

dossier complet sur les dérives de l'observatoire de la laïcité sur le site esprit laïque

 

Plaidoyer pour une souveraineté laïque française.

La laïcité française est un enjeu local à l'échelon de la planète. Notre laïcité séparative, qui garantit la liberté de conscience de tous les citoyens, est un enjeu national franco-français. En 2020, il est plus que temps de reprendre la main (par le haut) sur ce principe juridique puissant et sa dimension philosophique,  qui enracine la société dans une idée humaniste et universaliste.

Tout d'abord en revenant à ce qu'elle était, avant que les politiques eux-mêmes ne la rendent caduque et inopérante.

Historiquement sa genèse fait débat. Les discussions au sujet de l'émancipation du joug clérical et de la libération de l'individu à l’aube de la Révolution française, comme celles autour de la naissance de la logique humaniste du siècle des Lumières, ne trouvent à s’exprimer que dans des débats historico-politiques qui divisent invariablement les partisans les plus convaincus de la laïcité.

Au stade où nous en sommes, il est superflu de se lancer dans une exégèse et un rappel historique de la laïcité, alors que de l'aveu de certaines interprétations du Coran Mahomet serait un précurseur de la chose Laïque, que Jésus lui-même serait laïque, tout comme Gengis khan dans les steppes mongoles. Inutile donc de remonter le temps pour en disséquer les prémices, tant semble proche l'effondrement irréversible de ce qui dirige nos pas de citoyens depuis 1905, date de la promulgation d'un texte qui a profondément impacté la marche de ce pays : la loi de séparation entre les Églises et l'État.

Le titre même de cette loi est sujet à interprétation depuis des années. Un enfumage politique chargé de faire dire son contraire à un texte pourtant simple dans son titre et dans son exposé.

Le terme de ''séparation'' est galvaudé au point de le transformer en '' neutralité d'État''.

La séparation implique forcément deux parties. Les Églises d'un côté, l'État de l'autre.

Sous la pression électorale, ou plus particulièrement sur le mythe d'un vote religieux communautariste, le terme ''séparation'' est devenu caduque au profit de l'idée de ''neutralité de l'État'' face aux Églises. C'est un dévoiement idéologique de la rigueur séparative. Une sémantique qui renverse l'idée même de la loi de 1905, en l'empêchant d'incarner ce pourquoi elle a été promulguée, à savoir une séparation stricte entre le pouvoir temporel de l'État et le pouvoir intemporel des forces cléricales.

L'État serait donc seul à être neutre et non invasif à l'endroit d'un contre-pouvoir organisé, libérant de ce fait les églises de toute contrainte vis-à-vis de la  société et de l'État.

Il faut se dire qu'en 1946 en préambule de la constitution, puis en 1958 à la promulgation de la constitution de la Ve  République, il a été décrété que la République française était laïque. Sur la base de la loi de 1905, loi de séparation entre les Églises et l'État, et dans un souci de reconstruction d’après guerre, l'État a décrété que cette séparation était toujours valable et impérative afin que la chose publique puisse fonctionner sans interférences cultuelles, au service de l'État et des citoyens. Écoles, collèges, lycées, hôpitaux, sécurité intérieure, services sociaux, municipalités, collectivités locales, tout le régalien s'est mis au pas laïque, séparé du religieux et de l'influence cléricale. Avec pour chaque fonctionnaire une obligation légale et morale de neutralité, c’est-à-dire l’interdiction de manifester une quelconque obédience politique, religieuse, spirituelle ou direction de pensée philosophique. Ces obligations ont permis de faire respecter non seulement l'État et son engagement envers le citoyen français, mais aussi de tenir à distance d'éventuelles résistances réactionnaires et autres obscurantismes sociaux.

Ce devoir de neutralité s'applique donc aux fonctionnaires et non à l'État lui même. L'État lui est toujours séparé des églises dans ses décisions. Et ce quels que soient les courants religieux ; ceux en place en 1905 ainsi que ceux à venir, puisqu'à aucun moment le texte de la loi ne fait mention d'un courant religieux en particulier, il ne comporte pas de spécificités liées à tel ou tel culte. On peut donc conclure qu'une égalité de traitement envers les rites, les cultes, les clergés, les religions est de fait actée par le seul titre de la loi.

De nos jours il y a une volonté de détourner ce titre vers l’idée de neutralité, qui n'est dévolue qu'aux services publics et aux fonctionnaires, en laissant entendre que l'État et le régalien seraient deux choses identiques. Mais la marche de l'État n'en reste pas moins exempte de conseils religieux, les citoyens français ne pouvant justement pas être représentés par une quelconque autorité religieuse qui aurait une influence sur l'État, dans ses décisions et son fonctionnement.

C'est ici que la gouvernance Macron induit une perte de souveraineté face aux éléments cultuels. Le président nouvellement élu en 2017 produit, avec la conférence des évêques, un discours qui fera date en pulvérisant justement la séparation. Le président Macron, garant de la constitution et de la laïcité, affirme devant un parterre clérical catholique, vouloir renouer le lien entre les Églises et l'État. Une traîtrise républicaine au pacte social qui permettait de maintenir les décisions de raison hors l'influence de dieu et de ses représentants. Jamais depuis Pétain on n’avait tourné le dos à la loi de séparation à une si haute échelle de décision et de responsabilité.

Ce délabrement laïque est orchestré depuis des décennies :  depuis Mitterrand qui recommandait de ne pas faire trop de cas de la laïcité, la trouvant difficile à défendre et trop rigoureuse dans son principe séparatif justement, puis par un Sarkozy qui s'est attaché à faire représenter les musulmans par un premier clergé politique, puis par un second sous pressions pluralistes de l'islam diplomatique et des frères musulmans, ou encore avec Hollande qui n’a pas réaffirmé cette séparation en réponse aux suites des attentats islamistes de 2015.

Le niveau de ce délabrement laïque et la perte du sens politique du principe de séparation ont permis, sans une seule levée de boucliers citoyenne, ce terrible coup de couteau ''cléricaliste'' dans le dos de la République, de la Constitution, de l'esprit d'émancipation de la loi de 1905.

La liberté de conscience :

Il faut rétablir une souveraineté laïque de l'État, et se réapproprier le principe de séparation et non de neutralité. L'État doit être libre de mouvement, dirigé par la raison, la science, par des choix éclairés qui s'appliquent à tous les citoyens dans la même charge de droits et de devoirs, sans que ces décisions ne soient entachées d'une suspicion sur la volonté d'égalité, de liberté et de fraternité qui guide les pas de la France depuis la Révolution française. Il faut mettre fin à cet enfumage idéologique qui vient mettre en péril un joyau protégé par ce principe de séparation. Parce que le but de la loi de séparation des Églises et de l'État n'est pas de donner des prérogatives à la marche de l'État, mais bel et bien de promouvoir cette liberté au-dessus des autres dans le cadre républicain, et de la protéger, par la force de la séparation des pouvoirs temporels humains, des organisations sociales qui ont vocation à brider les consciences.

La laïcité, nous venons de le voir, c'est le principe de séparation de l'État et des fonctions publiques par la neutralité. C'est l'écrin d'une des plus importantes libertés qui ait été donnée légalement aux Hommes. Un modèle universel, une possibilité d’émancipation pour tous les êtres humains, et que la séparation protège comme le plus important héritage français, à savoir la liberté de conscience.

Mais la liberté de conscience n'est pas la liberté religieuse, ou de religion, ou de croyance, ou d'expression. Non la liberté de conscience englobe tout cela.

On peut donc critiquer un culte ou tous les cultes. On peut écrire cette critique, la dire, la chanter, la filmer, mais à la seule condition de le faire en son nom propre. Car la liberté de conscience est une liberté individuelle. Chaque citoyen est libre de penser, croire, théoriser, rationaliser, dire, pratiquer, de ne pas adhérer, de motiver ses choix, d'en débattre, de se moquer, de donner des sous, tant que cela reste dans le champ individuel.

Ce n'est donc pas la simplification martelée par l'Observatoire de la laïcité depuis sa création : "le droit de croire ou de ne pas croire''. La laïcité et la liberté de conscience vont bien au-delà de cet énoncé.

La liberté de conscience, c'est avant tout l'affirmation de la liberté de pensée. Et l'organisation légale de son expression. En qualité de liberté individuelle elle ruisselle sur tous les citoyens de manière égale, que l'on soit athée, religieux, pratiquant, nihiliste, de droite, de gauche, jeune ou vieux, homme ou femme, en province ou à Paris. Sauf dans le concordat Alsace-Moselle, qui conserve des spécificités liées aux complexités législatives et religieuses locales, avec lesquelles la République a dû composer lors du rapatriement des ces territoires à la fin de la Première Guerre mondiale. N'étant pas française en 1905, la région ne rentre pas légalement dans le cadre de la laïcité. Idem pour les DOM TOM où la réglementation n'est pas calquée partout sur le modèle métropolitain.

La liberté de conscience raisonne et résonne comme un principe partagé, égalitaire et individuel.

La loi de 1905 elle, ne gère pas l'individu, elle organise l'expression collective du rite. Elle contraint les organisations cléricales, congrégations ou autres associations religieuses, à se conformer à la loi, et les rend responsables des éventuelles infractions commises en leur nom. Elle met sous surveillance l'expression collective du culte et veille à ce que les individus ne soient pas privés de leur liberté de conscience. Elle pénalise ces dérives dans une série d'articles qui met des garde-fous et instaure une police des cultes, en établissant des sanctions financières et la fermeture des lieux de cultes qui dérogeraient aux règles. C'est à l'État de faire appliquer la loi, et aux cultes de conduire le culte dans les règles. Il est donc faux de dire qu'il y a une liberté religieuse, ou de religion, ou de culte.

Seules la liberté de conscience et la liberté individuelle de pratiquer son culte, ou d'en changer, sont protégées. Les clergés doivent se conformer à la loi.

Pourtant depuis des décennies, malgré la dénonciation des dérives, l'État ne fait rien ou si peu !

Avant les élections, des candidats politiques traînent leurs guêtres dans tous les lieux de cultes pour promettre des dômes et des minarets, des facilités immobilières, des crèches dans les lieux régaliens, des repas cultuels au nom du vivre ensemble à Noël, à l'Aïd, à Hanouka, des achats de temples bouddhistes en kit par des mairies et conseils régionaux. Aucune dérive n'est condamnée par l'État. On va même jusqu’à céder des terrains appartenant aux citoyens, pour 1 euro, à une partie de la population et à des fins religieuses.

Les règles pourtant sont très claires : '' l'État ne reconnaît, ni ne subventionne aucun culte''.

L'argent de l'État, l'argent public, ne peut être utilisé pour financer, subventionner ou promouvoir un quelconque culte. L'argent du culte, c'est l'argent des croyants, pas celui du revenu de l’ensemble des citoyens. L'argent public ne regarde que l'État et les citoyens.

C'est pour cela que l'État ne doit reconnaître les cultes ni comme des corps intermédiaires ni comme des syndicats, supposés représenter une partie de la population. Pourtant il n'est pas rare que des représentants des cultes soient conviés en mairie ou dans les ministères, ou même directement connectés avec l'Elysée en visioconférence, comme pendant le confinement lié au COVID.

Les représentants de l'État ne doivent pas être partie prenante dans les affaires cultuelles, ni dans une quelconque aide à des institutions de droit privé religieux, ni parler au nom d’une partie de la population, d’une communauté. C'est interdit par le texte de 1905, réactualisé en 1958. Il s'agit ici de protéger l'individu contre un réarmement de la société en canons religieux, qui vise à affûter l'emprise des cultes collectifs sur les croyances personnelles. Les germes du pouvoir religieux sont toujours actifs, cherchant à affirmer une hégémonie culturelle, et même à modifier dans la société les perceptions morales et sociales, avec pour finalité la modification de la liberté de conscience par la loi.

Le principal ennemi du religieux est le blasphème. Un délit qui n'est plus légal en France, mais qui autorise des passages à l'acte violents en s'exonérant du droit commun, au profit de préceptes religieux qui remplacent la loi pour les plus rigoristes des pratiquants.

On peut constater l’existence d'une alliance informelle contre le blasphème. Sans que ce soit dénoncé par les autorités, tout est en place pour museler les paroles contradictoires, la critique des rites, des pratiques, des sacrifices d'animaux, du business religieux, et surtout la dénonciation de l'entrisme religieux dans les structures d'états et des financements d’associations locales et confessionnelles, où l'activité sert à la promotion du culte et des pratiques du cultes, avec de l'argent public. À la moindre remarque les anathèmes pleuvent : islamophobe, cathophobe, antisémite, laïcard, raciste...

Il est incroyable de penser que c'est avec de l'argent public que ces gens s'arment contre les citoyens et contre la liberté de conscience.

Prenons par exemple l’association Alliance Citoyenne à Grenoble, qui touche de généreux subsides de la mairie elle-même. Le but de cette association, outre quelques actions citoyennes locales, est de forcer la main des pouvoirs publics pour se baigner habillé dans les piscines. Énoncé comme ça on pourrait croire à une plaisanterie. Mais si on y ajoute le fait que ces vêtements sont des habits religieux, imposés par une pratique orthodoxe du rite, et qui reste un choix au regard de la liberté de conscience, la donne change.

Et c'est bien de l'argent public, pris sur les impôts de millions de travailleurs, de propriétaires immobiliers, etc., qui finance ce type d'action. La réponse de cette association est de qualifier d'islamophobes toutes les voix qui s'élèvent contre cet état de fait. Faire taire au nom du blasphème.

Que l'on soit Salman Rushdie, Charlie Hebdo, Zineb el Rhazoui, Mila, spectateur au Bataclan, ou simple citoyen, dans la rue ou dans une file d'attente au supermarché, nous sommes tous exposés à d'éventuelles agressions verbales ou physiques, liées au blasphème. Aucune parole d'État ne vient contrer ces menaces, on trouve même des gardes des Sceaux qui choisissent d’en appeler au respect pour faire taire les critiques de citoyens horrifiés que Mila soit mise en danger pour son opinion sur l'islam.

Respect de quoi exactement ? À quel moment le respect est un argument judiciaire, juridique?

Parce que faire taire quelqu’un au nom de son culte, ou forcer quelqu’un à exercer un culte ou des pratiques cultuelles est puni par la loi. Par la loi de 1905 et son article 31 !

''Article 31 : Sont punis de la peine d'amende prévue pour les contraventions de la 5ème classe et d'un emprisonnement de six jours à deux mois ou de l'une de ces deux peines seulement ceux qui, soit par voies de fait, violences ou menaces contre un individu, soit en lui faisant craindre de perdre son emploi ou d'exposer à un dommage sa personne, sa famille ou sa fortune, l'auront déterminé à exercer ou à s'abstenir d'exercer un culte, à faire partie ou à cesser de faire partie d'une association cultuelle, à contribuer ou à s'abstenir de contribuer aux frais d'un culte.''

Si menacer quelqu'un de violence en lui demandant de se taire ou de se plier à une pratique cultuelle qui serait de ne pas dessiner le prophète, ne conduit personne devant un tribunal, doit-on s'étonner que la liberté de conscience soit si mal comprise?

Ou lorsqu’une association financée avec de l'argent public, demande comme à Grenoble que des pratiques vestimentaires religieuses soient permises dans l'enceinte d'un bâtiment public, recevant du public?

Ou lorsqu'un élu se présente à une cérémonie religieuse pour solliciter des votes, comme un retour sur investissement sur la vente à la découpe de la liberté de conscience?

Ou lorsque des associations ou congrégations religieuses sont invitées a débattre sur les lois bioéthiques à venir ?

Ou quand les élus vont mettre la ville de Lyon sous protection religieuse contre un euro symbolique ?

Ou en invitant les responsables locaux religieux à des débats dans les préfectures?

Ou quand un président de la République française s'invite à la conférence des évêques pour déclarer sa flamme au clergé catholique en promettant de réparer le lien entre l'État et les cultes ?

A coup d'argent public et d'arrêtés municipaux pour régler le problème des troubles à l'ordre public en mobilisant des forces de police ou des agents municipaux.

La liberté de conscience ne se négocie pas. Elle ne doit pas être dénaturée au profit d'un vivre ensemble entre communautés, excluant de fait l'État et les citoyens. Il en va de notre vie. Les orthodoxes faisant peu de cas de la vie en matière de blasphèmes.

C'est à l'État de prendre les choses en main, d'appliquer le titre V de la loi de 1905, le titre de la police des cultes, avec la plus grande fermeté, de communiquer suffisamment fort pour maintenir à leur place tous les religieux anti-républicains, tous les fascistes de la pensée des arrière-mondes, avec l'aval des citoyens puisque c'est le rôle de l'État que de protéger les libertés, et en premier lieu celles des consciences.

Il est temps de reposer la question d'un souverainisme laïque, qui serait initié par un État fort, au service des libertés fondamentales, sans les délayer dans une soupe droit-de-l'hommiste qui dénature le seul texte qui dirige nos pas laïques, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, et que la loi de 1905 a mise en forme dans une logique d'égalité, de liberté et de fraternité.

Soyons laïques, soyons français, soyons laïquement souverains.

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Fatigue...

Par Le 22/02/2019

Fatigue....

D'un côté nous avons James Watson co-découvreur de la structure ADN qui après avoir déjà épinglé en 2007 récidive en divaguant sur l'infériorité génétique des noirs.
Voilà ce qu'il disait en 2007 et qu'il a confirmé en 2019 :
"profondément pessimiste pour les perspectives de l’Afrique» parce que «toutes nos politiques sociales sont basées sur le fait que leur intelligence est la même que la nôtre alors que tous les tests prouvent que ce n’est pas vrai».
«toute personne ayant travaillé avec des employés Noirs voit bien que ce n’est pas vrai».

De l'autre côté, nous avons un pâtissier à Lyon qui nous ressort les "têtes de nègre", grosses lèvres, nez épaté (caricature colonial du noir) et qui décide de les appeler "mamadou"....Je vous laisse le soin de constater "l'évolution" du machin.

Mon universalisme à moi..

Par Le 11/01/2019

Mon universalisme à moi...

Je n'ai jamais touché une once de philosophie, sans BEPC c'est compliqué. Le travail m'a appelé de bonne heure. Du coup sans base de connaissances particulières, je me suis fait une idée de l'universalisme qui paradoxalement n'appartient qu'à moi.

Il existe deux catégories sur ce créneau. Je vais dire un truc bateau, mais c'est une réalité tellement dingue qu'il faut la dire : il y a les universalistes... et les autres.
Mon universalisme à moi, il est pas contraint par les limites de l'apprentissage, ni figé, et c'est mon avantage. Il se modifie en fonction de ce que je découvre chaque jour. Mon universalisme, il est personnel et individuel. C'est à moi !

Gérard Collomb quitte le ministère des cultes.

Par Le 03/10/2018

Gégé la cabosse vient de quitter ses fonctions. Le rodéo de son départ sera un fait majeur de la politique de Jupiter. Celui qui a façonné le dieu européen depuis Bercy et le départ en péniche sur la Seine lâche sa créature devenue hors de contrôle.

Plus qu'un drame grec, c'est l'histoire du docteur Frankenstein. Le tailleur qui a ciselé l'accession à la fonction suprême, dirigé la foudre pour donner vie au vide, lâche le monstre fabriqué de toutes pièces dans le moulin élyséen, dans le brouhaha des paysans qui montent la colline avec feu et fourches.

Allez tous vous faire enculter!

Par Le 09/01/2019

Allez tous vous faire enculter!

Voici en substance ce que prêche le nouveau super clergé que devient dans une longue descente aux enfers, l'observatoire de la laïcité.
Insupportable pour ces évangélistes d'Etat que de s'apercevoir que tant de têtes sans âmes ( on dit mécréant des fois, ou moutons égarés c'est selon...), ne recourent pas aux services de Dieu dans un pays où la religion est devenue un fait secondaire.

Allez tous vous faire enculter au service national universel. " Envoyez vos enfant couverts de vos symboles religieux familiaux, chargez les de convertir la nation dans des lieux où par obligation les mineurs sont tenus d'aller..." . Perdu Jean-Louis Bianco! Il reste des hussards de la République tel Jean- Michel Blanquer pour défendre la liberté de conscience pour les mineurs.

Tuerie de masse en Nouvelle Zélande.

Par Le 15/03/2019

Tuerie de masse en Nouvelle Zélande.

A cette heure, on annonce plus de 40 morts dans deux mosquées du pays. Un " nationaliste australien" armé de fusils d'assaut et d'une GOpro a fait un carton dans le cheptel de Dieu. Aux premières informations, ce type lié à l'extrême droite anti immigration en Australie aurait visé spécifiquement la communauté musulmane.

Pas d'amalgame c'est sûrement un déséquilibré…sauf qu'on n’est pas en France.
En Nouvelle Zélande, pas de french sécularism... Pas d'indivisibilité.

Le multiculturalisme est la règle, la coexistence le but. C'est le modèle anglo-saxon qui est le cadre de cette tuerie.
C'est la face cachée de la pensée que portent nombre de coexistants, ici en France. Ce drame humain illustre la dérive que les républicains laïques dénoncent avec acharnement. Alors que la République, philosophiquement ne reconnaît qu'une seule communauté, nationale et citoyenne, de dangereux idéologues nous poussent vers la partition, qui est le modèle qu’illustre cet attentat.

Soutien à Zineb el Rhazoui, toujours Charlie.

Par Le 24/12/2018

Les associations #Reseau1905 et Esprit Laïque ont le devoir d'initier cet appel à soutien.

Zineb el Rhazoui est honteusement harcelée et menacée.

Nous nous devons de la soutenir et de porter à la connaissance des autorités les terribles menaces qui pèsent sur elle.

Voici le texte de soutien, vous trouverez à sa fin le lien vers le site qui attend vos signatures d'engagement.

Merci de partagez  sur tous vos supports, sms, mail, Facebook et Twitter, afin d'alerter le plus de citoyens possible.

Appel des 113

Par Le 05/01/2019

Esprit  Laique est signataire de cet appel à ne pas modifier la loi de 1905

vous trouverez le lien pour signer en bas de page!

Asia Bibi, ou la normalisation du blasphème mondialisé.

Par Le 12/11/2018

Cette histoire illustre à merveille la théorie de l’aile de papillon battant à Tokyo pour déclencher un tremblement de terre à Pointe à Pitre.

Au tout début de l’affaire, la jalousie d’une femme blessée. Asia Bibi est la deuxième femme d’un homme qui a divorcé de sa première femme pour l’épouser.
La première femme n’a jamais pardonné et pour se venger, avec l’aide d’amies musulmanes, elle a fait accuser la chrétienne Asia Bibi d’avoir puisé de l’eau dans un puit musulman.
En plein d’endroits du globe un tel motif aurait été débouté, d’ailleurs personne n’y aurait pensé, mais au Pakistan cela mena Asia Bibi droit dans le couloir de la mort, où elle est restée 8 ans dans l’attente de son jugement.

Le motif? Asia Bibi est chrétienne et comme le puit appartient à un musulman, et que la dénonciatrice, pour assurer sa cause, a accusé Asia Bibi d’avoir prononcé des paroles contre le prophète, Asia Bibi est donc accusée de blasphème.

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Le vivre ensemble!

Date de dernière mise à jour : 09/04/2021